Monologue ou dialogue ?

Aprés avoir couru pendant un long moment, le tigre sauta sur une pierre, un peu en hauteur, et s'y assit, tel un sphynx, en observant aux alentours. La forêt était plutôt calme, et Neko le savait. C'était d'ailleurs pour cela qu'il appréciait tant les forêts. Aprés avoir posé le pas à l'intérieur du domaine de Vitae, il l'avait aperçue, il s'y était donc précipité. Pourquoi rentrer dans l'école ? Il n'avait rien à y déposer, pas la moindre affaire, tout juste s'il n'était pas nu. Heureusement que la lycanthropie n'arrachait pas les vêtements comme dans n'importe quel film.

L'animal observait droit devant, dans une direction inversée à l'avancement du Soleil, c'est à dire vers l'Est. Une voix lui apparut, semblant provenir de toute parts. En réalité, elle était dans sa tête, ou peut-être dans le vent. Une chose était sûre : lui seul pouvait l'entendre.

"Oui, c'est de là-bas que tu viens, Yamaneko. C'est là-bas que tu as grandi, loin, bien loin, tout est si loin de toi à présent. Tu ne seras en sécurité qu'ici. Les villageois survivants ont déja brûlé la ferme de tes ancêtres, tu dois rester ici à présent..."

"Je ne comprends pas...je n'ai rien fait qui mérite tout ça, pourquoi est-ce que l'on brûle ? On ne fait jamais tant d'histoire quand un homme meurt dévoré par un tigre !"

"La paranoïa des hommes est surprenante, Neko. Et leur crédulité de même. Tu dois oublier ton passé, il ne te rattrapera plus. Reposes-toi maintenant."

Neko n'entendit plus la voix. En fait il ne répondit même pas, il savait que la nature répondait quand elle le voulait, quoi que...il savait du moins que cette voix là, peut-être l'esprit même, le "chef" de toute cette nature, ne répondait pas comme un interlocuteur normal. Il se contenta d'observer le paysage en balançant sa queue, réflexe de félin. Il était réellement un lycanthrope, et il devrait se faire à cette idée. Non, il n'était pas devenu paranoïaque. Il n'en voulait même pas aux habitants du villages. Ils avaient agi sous la crédulité...et il était dangereux. Il aurait peut-être agi de même à leur place...sans aller jusqu'à tuer ? Mais il ne reconnaîtrait jamais qu'il aurait mieux valu qu'il y reste, pour son bien, et pour celui des villageois. Il était de toute manière trop tard pour se lamenter sur la situation, il n'avait pas pu faire grand chose, au moins cela le consolait-il quelque peu, même s'il n'était que légèrement triste, il s'étonna alors par ce léger manque de sensibilité ou d'empathie...sans doute le fait qu'il l'aient jugé sans rien dire lui été resté au travers de la gorge.

Le tigre se coucha sur le rocher en plein Soleil et laissa les rayons lui chauffer sa peau. Il écoutait les gazouillis des oiseaux et les bruits de la forêt. Il sentit une présence approcher, mais laquelle ? Une autre présence qui détenait en elle quelque chose...d'animal. Il se leva d'un bond, comme tout félin, et observa rapidement autour de lui, pour localiser de sa vue, odorat et ouïe, son éventuel agresseur, ou simple membre de Vitae...

*Mêmes réflexes, je suis bel et bien devenu un fauve...*

[Réservé :p].

Lilianne était rentrée à Vitae, tremblante et affaiblie. De toute évidence, on ne lui avait pas injecté que des sédatifs. Son sang était souillé, elle le sentait, et elle l’entendait battre dans ses tempes avec une violence insupportable.
Elle s’était dirigée tant bien que mal jusqu’à la forêt, espérant y être en paix. Sa vue se brouillait et sa démarche était hésitante.

* Génial, c’est un coup à perdre le contrôle de tes pouvoirs ça… *

Elle s’appuya contre un arbre et sa pensée se confirma aussitôt. La chaleur de son corps avait augmenté de plusieurs degré et quand elle vit de la fumée s’échapper de ses doigts contre le tronc de l’arbre, elle s’en détacha aussitôt et tomba à genoux.

« Et merde ! »

S’écria t’elle, énervée contre ses parents, énervée conte ceux qui l’avaient amené ici et énervée contre elle-même de s’être laissée avoir.

C’est alors qu’elle sentit la présence d’un autre animal. Un félin bien sûr, sinon, elle n’y aurait prêté aucune attention. Elle releva la tête et, bien que sa vision fut trouble, ne put imaginer la présence d’un tigre à quelques mètres d’elle. Imposant, majestueux.

Les félins avaient pour habitude de ne pas montrer leur faiblesse, mais là, il était trop tard. Pourtant, Lilianne se releva pour conserver un minimum d’honneur et poussa un feulement qui, seulement menaçant pour les humains, avait pour les félins une signification bien plus précise, qui indiquait clairement qu’il valait mieux « lui foutre la paix ».

« Essaie même pas de me bouffer… »

Semblaient dire ses yeux, glacials. Mais de nouveau, tout tourna autour d’elle et elle retomba de nouveau à genoux au sol, s’appuyant sur ses mains, son visage dissimulé par sa chevelure. Transpirant, respirant bruyamment, il était évident que la jeune fille était dans un piteux état. A croire que les doses qu’on lui avaient injectés étaient plus prévues pour un éléphant que pour une frêle jeune fille de vingt ans.

Mais oui, c'était bien une fille, et qui semblait en piteux état. Alors pourquoi ses sens l'avaient-ils alerté d'un félin ? Il se demanda l'espace d'un instant s'il ne commençait pas à devenir fou. Il sauta au bas du rocher et s'avança de quelques pas, toujours prudent, pour humer l'air plus proche...panthère...ses sens l'alarmèrent d'une panthère. Il savait ce que c'était, il en avait déja croisé dans le nord de la Sibérie, des panthères des neiges...puis un nouvel instinct retentit dans son cerveau comme une sirène d'alarme : "panthère noire". Il avait du mal à croire que ces félins puissent exister dans un tel format, mais puisqu'à priori c'était bien le cas...

Il s'approcha un peu plus, jusqu'à ne se situer qu'à trois à quatre mètres de la demoiselle. Il huma de nouveau l'air, ça puait les médicaments, ces espèces de cachets ou de produits que les vétérinaires utilisaient. Il avait eu l'occasion de les sentir lorsque le vêtérinaire venait soigner une bête à la ferme. Aprés tout il songea immédiatement que pour un tigre, il était vraiment immense, cela ne devait pas franchement lui inspirer confiance non plus à en juger par ses regards appointés et ses mouvements de feulements. Il l'observa d'un air bizarre puis en un clin d'oeil il reprit forme humaine alors que son corps se métamorphosait progressivement pour laisser place à sa forme masculine, debout devant une fille qui semblait avoir besoin d'aide.

*Tu parles, si elle est aussi bornée que moi, elle va me sortir qu'elle n'a besoin de rien...*

"Ne t'inquiètes pas, je n'ai pas l'intention de t'avaler...tu as l'air aussi crevée que moi....et tu sens l'anesthésiant à plein nez...me dis pas que tu viens de l'école ?"

*La voix ne m'aurait quand même pas envoyé ici pour me faire anesthésier, puis tuer ? Non, c'est pas possible, elle doit venir d'autre part...*

"Ouais ne dis rien, je sais, tu n'as pas besoin de mon aide..."

Dit-il presque dans un soupir, en se demandant si, lui, réagirait pareil. Probablement. C'était d'ailleurs pour ça qu'il ne s'était pas précipitée vers elle pour tenter quelque chose comme n'importe quel imbécile. Il savait qu'il aurait réagi violemment, par analogie, elle aussi sans doute, et il avait assez pris de coups de griffes dans sa vie pour avoir envie d'en reprendre un nouveau.

Alors qu’elle voyait le tigre s’approchait d’elle, la jeune fille redoublait de feulements, qui ressemblaient plus à des grognements sourds.

* C’est clair qu’il doit être mort de trouille là… je dois être hyper effrayante… *

Elle se maudit pour cette pensée. Mais les félins sont bornés et Lilianne autant que les autres, peut-être même plus.

Quand il reprit forme humaine, elle n’en fut pas étonnée. Elle le remarqua à peine en fait. Elle avait tout de suite remarqué que le tigre puait l’humain. Puis il parla, avec des mots, en langage humain donc. Lilianne dut faire un immense effort de concentration pour en comprendre le sens.

« Bien sûr que non imbécile ! Tu crois que je serais venue ici pour me faire empoisonner ? »

Son ton était froid, cassant. Comme toujours.

« Et non, tu as parfaitement raison, je n’ai absolument pas besoin de toi ! Ni de personne d’ailleurs ! »

A peine eut-elle finit sa phrase que ses bras n’eurent plus la force de la soutenir. Elle se laissa tomber au sol et se tourna sur le dos. Elle était maintenant agitée de spasmes qu’elle tentait vainement de réfréner.

* Saloperie de médocs ! *

Pensa t’elle alors qu’elle essayait son front humide à l’aide de sa manche.

Elle faisait à peine attention au type à côté d’elle. Après tout, qui était-il ? Bien sûr, étant tigre, il était sans aucun doute puissant, et elle, complètement affaiblie. Mais il avait dit ne pas vouloir lui faire de mal, et Lilianne n’avait aucune raison de douter de ses paroles. De toute façon, dès qu’elle aurait retrouvé des forces, Lilianne le tuerait pour l’avoir vue dans cet état.

Exactement comme il le pensait, elle aurait préféré se laisser crever plutôt qu'obtenir une quelconque assistance extérieure. C'était merveilleux, l'instinct animal...Neko n'était pas un professionel des contacts, même verbaux, il n'en avait pas eu depuis bien longtemps, ou quelques rares. Hormis bien sûr avec la nature, mais c'était différent. En forme humaine, il alla s'asseoir sur une petite bute non loin de là avant de dire d'une voix trés calme, toujours la même, non dénuée de sentiments de non intérêt, il savait qu'il ne pourrait rien faire tant qu'elle ne serait pas sur le point d'y rester, et encore, si son instinct de survie prenait le dessus, ce qui n'était pas franchement le cas.

"Bof, laisse toi crever alors. Mais dans le temps qu'il te reste, dis-moi au moins comment tu t'appelles et d'où tu viens...et puis vu que t'es en train de te tordre par terre, je doute que tu sois venue ici toute seule, de ton plein gré, comme une gentille fille, tu leur aurais donné pas mal de fil à retordre si tu avais été en pleine forme, et tu sais quoi ? T'aurais eu raison."

*Je ne pense quand même pas qu'elle soit trés atteinte, elle va s'en sortir aprés quelques heures, quoi que je sais pas ce qu'on lui a foutu dans le sang mais on le sent à dix mètres...*

De toutes les manières, il ne pouvait pas faire grand chose. A part juste écouter ses feulements et ses grondements à l'écoute de ce que lui-même disait. Ce comportement chez les félins était courant chez certains...pas tous, il en était la preuve. Cela dit, il était tigre, elle était à priori panthère. Un fossé se dressait entre les deux comportements.

"Moi j'ai un prénom aussi long qu'imprononçable. Et mon nom ne te servirait à rien. Si tu veux m'insulter encore, fais le au moins en m'appelant Neko...histoire que je comprenne bien que tu me parles à moi et pas à l'arbre à côté de toi."

Petite ironie dont il appréciait jouer. Aprés tout il n'y avait aucun mal à l'agacer un peu. Les félins utilisaient toujours les armes de l'adversaire, car ils avaient la particularité de connaître leurs points faibles.

Quand le tigre alla se poser sur la butte, Lilianne eut la désagréable impression d’être un animal de foire qu’on observait à loisir.

« Je vais pas crever ! »

Siffla-t-elle en tapant du poing sur le sol. Non, elle était affaiblie, mais pas blessée… il suffisait d’attendre que les effets passent… si au moins elle savait ce qu’on lui avait mis dans le sang !

« Qu’est ce ça te ferait de connaître mon nom ? »

Sa voix état toujours aussi agressive, mais moins assurée, la douleur prenant le pas sur son ego.

Puis, quand il lui demanda d’où elle venait, la jeune fille écarquilla les yeux. Elle se força à réfléchir, à se creuser les méninges… mais toujours le même résultat.

« Je sais pas ! Je sais plus ! Oh les enfoirés ! Comme si ça allait m’empêcher de les retrouver et de tous les bouffer… »

Bon, certes, pas dans son état actuel… la jeune fille trépignait de rage. Qu’est ce qu’ils avaient bien pu lui faire pour qu’elle s’endorme, qu’elle souffre à ce point et qu’en plus elle perde la mémoire ? En tout cas, le résultat dopait sa colère à son summum.

Mais la douleur lui faisait peu à peu perdre le contrôle. L’herbe autour d’elle commençait à sentir le brûlé, signe qu’elle avait largement augmenté sa température corporelle. De plus, ses feulements s’étaient peu à peu mués en petits couinements plaintifs. Si elle s’était vue dans cet état, elle s’en serait giflée.

« Si ça peut te rassurer, je vois pas pourquoi j’insulterai un arbre. Il ne m’a rien fait. Alors si j’insulte quelqu’un ici, ça ne sera personne d’autre que toi. »

Si elle avait été en état, elle l’aurait sans doute frappé, giflé… enfin, elle aurait fait quelque chose. Mais là, non seulement elle était faible, mais en plus il était hors de portée.

"Bof, non pas tout de suite. Vu ton état je suppose qu'on t'a balancé une dose bien supérieure à la normale. J'ai déja vu un cheval dans cet état quand j'étais gamin. Il a tenu une bonne heure en se tordant de douleur et il a fini par vomir de l'écume avant d'expirer. Donc non tu vas pas mourir tout de suite, aprés tu vas t'endormir et tu vas plus bouger pendant une heure, puis ton coeur va ralentir et il va finir par s'arrêter, bof...y'a pire comme mort aprés tout.

Et puis ton nom, je veux le savoir pour le principe, t'aimes pas savoir à qui tu parles toi ? Moi si."

Il n'allait pas pleurer pour lui balancer ça, et puis quoi encore ? C'est elle qui choisissait de vivre ou pas, lui il s'en fichait. Enfin non, il ne s'en fichait pas, mais si elle voulait finir comme ça, c'était son choix, pas le sien.

"Et puis tu sais je suis pas stupide, je te comprends trés bien, d'ailleurs je ferais pareil à ta place. Bon alors vu que je pourrai pas savoir d'où tu viens, ils ont l'air de t'avoir bien droguée, tu pourrais peut-être me dire qui tu es ? Que je sache qui m'insulte, histoire de. Et puis que je leur dise quoi écrire sur ta pierre tombale."

Ironie bizarre, froide, humour trés noir, quoi que, c'était un peu le style de Neko, la "violence morale", il savait l'utiliser comme il le fallait, et ce même si l'adversaire s'en fichait complètement. Il se mit à inspirer lentement, d'un son calme et précis.

"Moi je te propose un truc. Je me démerde pour te soigner ou te faire soigner, vu que je connais que les conneries qu'ils t'apprennent dans le secourisme, et encore, dans mon coin paumé...et ensuite tu me files trois claques pour me le faire payer, ok ? Aprés si tu veux pas, je vais pas venir te soulever de force. Je tiens à mon corps."

Sur ce, il se leva lentement de la pierre et avança avec calme vers un arbre non loin, sur lequel il déposa la main avant de fermer les yeux, comme s'il se concentrait. Il ne faisait qu'adresser quelques mots à l'arbre en réalité, et il lui était corsé de lui dire correctement ce qu'il pensait de part sa pratique moyenne du pouvoir.

« Merci de me comparer à un cheval… »

Maugréa Lilianne.

Et il commençait à légèrement l’agacer à vouloir savoir son nom. Quand il parla de sa pierre tombale, elle s’écria :

« Lilianne. D’accord ? Je m’appelle Lilianne. Fous la paix maintenant ! »

La jeune fille n’était pas du genre à réfléchir, elle suivait toujours son instinct animal, ou plutôt, la témérité de l’animal ce qui la conduisait généralement à des situations peu reluisantes… comme maintenant. Pourtant, quand Neko lui fit une proposition, elle prit la peine de l’écouter.

* Tu veux crever ? Non. Alors peut-être que… il demande rien en retour… ça vaut ptêtre le coup… *

« Tu crois que tu pourrais faire quelque chose ? Ou c’est juste de la vantardise ? »

Demanda-t-elle sur le même ton froid. En tout cas, il était clair qu’elle acceptait la proposition de Neko.

Une nouvelle douleur la traversa de part en part et elle ne put retenir un cri, humain d’abord, puis animal. Au même moment, ses oreilles humaines devinrent celles d’une panthère noire et une longue queue apparue derrière elle.

« Et merde ! »

Cria-t-elle en tapant une nouvelle fois du poing sur le sol. Elle avait l’air de quoi, là, maintenant, à moitié humaine, moitié panthère ?

« Je sais pas ce que tu comptes faire, mais fais vite, je me suis suffisamment humiliée devant toi. »

Sa voix était toujours froide, mais moins. On y percevait presque un peu d’humilité. Après tout, son sort était entre ses mains.

Elle sentit un liquide chaud couler sur sa bouche. Elle y passa la main, redoutant ce qu’elle y verrait. Effectivement, ses craintes se virent confirmées, elle saignait du nez. Or, il était évident que ce n’était pas le genre de Lilianne.

"Un cheval est plus solide que toi, les équidés résistent mieux à ces saloperies que les fauves. Tsss...moi je pourrai pas faire grand chose...les sorts de soin c'est pas mon truc, et tu diras pas que je t'ai pas prévenue, donc tes blessures, on t'ammènera à Vitae aprés...pour l'instant faut' virer les antalgiques de ton sang, et y'a pas cinquante solution, vu la dose ils ont du te filer des antalgiques pour fauve....remarque c'est bien ce qu'on est..."

Il s'approcha d'elle et observa un moment donné son corps, il humait l'air pour doser son activité thermique et voir de quelle manière elle allait bien pouvoir tenir. A priori elle était largement solide, quoi que....il se souvint de ce que son père lui disait toujours "aprés que le véto' soit parti, on le plongera dans la rivière, ça va le requinquer...ces trucs ne servent à rien...", et finalement, c'était peut-être ça qui avait achevé la pauvre bête...peu importe.

"Tu as failli brûlerl'arbre tout à l'heure ? A moins que je ne devienne fou. Je te préviens, si tu me crames le poil, passe encore, mais si tu me brûles, tu vas m'entendre...j'espère pour toi que t'aimes l'eau..."

Il passa alors en forme animale et d'un coup de tête l'envoya comme un vulgaire sac sur son dos. Il se retourna alors et sentit l'odeur familière de l'eau. Le lac. Le tigre se mit à courir en direction d'une course calme et rapide, pour traverser la forêt et parvenir à son objectif.

[Suite au lac].